Ce matin j’écoutais Mazarine
Pingeot parler de son nouveau livre « la dictature de la transparence »
sur France inter (oui encore France inter, ça y’est maintenant c’est ma radio,
et même quand Patrick Cohen est en vacances). Elle évoquait les risques de la
surexposition, des réseaux sociaux, et de cette « Injonction de montrer ce
qu’on a au fond de notre âme ».
Pour ma part je l’aurais appelée « la
dictature de la vérité », celle qu’on va chercher chez l’autre à tout
prix, même quand il n’a pas envie de nous la livrer.
En langage plus courant on
appelle ça : tirer les vers du nez (ouais c’est moins classe qu’injonction,
mais bon c’est plus parlant).
Mazarine parlait aussi de « dogme »,
elle disait tout à l’heure que cette transparence, de « l’exiger pour soi-même »
c’était une chose, mais que « de l’exiger pour autrui »…. Ben je me souviens
plus la fin de la phrase (j’étais sous la douche, c’est pas évident)
Repassons en langage courant et à
cette « dictature de la vérité » comme je préfère l’appeler.
Donc, à l’insu de notre plein gré,
on nous sommes, on nous demande, on nous oblige, on nous réclame, on nous ordonne,
on nous exige cette vérité (et ouais je fais des listes, comme Rose, je suis
une vraie plagieuse, vous le savez pas, d’ailleurs merci de ne pas me dénoncer
au dictionnaire des synonymes de l’université de Caen).
On nous exige de l’entendre mais
aussi, par effet de miroir, de la dire.
Et la vérité étant souvent crue,
abrupte, cassante, pas super jolie en fait (ouais là j’ai fait la liste toute
seule, on sent la différence) ; elle fait mal.
Elle écorche, elle tranche, elle
violente, elle blesse (ouais encore une petite liste pour la route).
Vous vous souvenez quand on était
enfant, on se balançait des noms d’oiseaux au visage et en retour, on nous
disait « Y’a que la vérité qui blesse ».
Sauf que dans le monde d’aujourd’hui,
si ne veux pas de blesser, on est
foutu. On n’a pas le droit. Cette
dictature de la transparence, comme en parle si bien Mazarine, nous pousse à dire
les choses, pour répondre à une question indiscrète ou pour se soumettre à
cette injonction (il est bien son mot quand même, hein ?).
Et si on n’a pas envie de l’entendre
ou de la dire cette vérité, et ben, on fait comme moi, on regrette le temps où
nos parents nous donnaient des conseils et nous disaient que « toute
vérité n’est pas bonne à dire ».
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